Etre maman… Ou pas!

chaussons-bébé« Alors, quand est-ce que vous nous faites un petit! »

LA question que l’on attend ou… que l’on redoute! Car que l’on réponde « Jamais » avec un grand sourire voire quelques éclats de rire, ou sèchement, on doit passer par la case justification! 

Ça choque, ça dérange, ou ça amuse car les poseurs de la question piège croient qu’on plaisante… Comme si le fait de ne pas repeupler la terre était un crime. Comme si ne pas vouloir pouponner était une maladie extrêmement honteuse.  

Alors on change de sujet. « Tiens, au fait, ton tee shirt, c’est plutôt vert menthe ou vert d’eau? Non parce qu’en fait je compte acheter des chaussures qui pourrait peut-être aller avec un tee shirt comme le tien… ou alors j’achète un bleu azur, je ne sais pas. ». Et si la personne insiste, alors la justification commence! Et sous peine de passer pour un égoïste sans coeur, on se lance. 

Alors… pourquoi je ne veux pas devenir maman? Et bien pour diverses raisons. De la plus futile à la plus profonde. 

  1. Je ne veux pas rouler en monospace déjà! Non parce que, la belle voiture (ou la petite voiture toute mignonne, admettons que je ne sache jamais me payer un beau coupé cabrio, ce qui est tout à fait plausible) de mes rêves je peux me le pousser bien loin pendant minimum 10 années, et encore, si je m’arrête à un seul et unique petit bébé d’amour. Soyons clair un maxi machin, ça rentre moyen dans une Beetle 3 portes. Et puis pour nettoyer le vomi avec les sièges rabattu, c’est le cassage de dos assuré! Ha oui c’est pas comme quand tes potes vomissent par inadvertance dans ta voiture un jour de guindaille! Là, tu peux aller gentiment sonner chez eux avec un seau et les obliger à nettoyer! 
  2. Je ne veux pas de rollmops à la place des tètès! Du moins pas de suite! Je préfère attendre doucement la quarantaine (cinquantaine si je suis chanceuse), pour que les lois de la pesanteur fassent leur travail sur mes deux (déjà) petits lolos. Et je ne veux pas non plus voir mon aréole se transformer en choux fleur rosé ni voir mes tablettes de chocolat virer au flan strié! 
  3. Je veux dormir! La grâce matinée, c’est sacré. Dormir 10 heures d’affilée n’est plus possible avec une petite louloute qui vient demander un jus d’orange et une tartine de confiture à 6h30 du matin un dimanche. Et un enfant, c’est pas comme un réveil, que l’on peut éteindre et qui sonne 5 minutes après. Non non… Ça sonne en continu. Et tous les jours. TOUS les jours… Même les lendemains de carnaval! Et quand ça ne sonne pas, c’est qu’il y a un souci, et là, tu dois quand même t’extraire de ton lit pour téléphoner au docteur.
  4. Je veux continuer à voir mes amis. Parce que, un p’tit resto avec un enfant, c’est pas possible. Avouons-le, entre les frites ou les boulettes de purée à terre, les pleurnicheries d’ennuis et les cris, votre délicieux steak champignons crème va mal passer, voire vous donner des gaz tellement il a été ingurgité dans la précipitation. Et là, on parle d’un simple restaurant. Inutile de parler du petit bal de la kermesse du village. Le faire garder? Venons-en au point 5.
  5. Je veux laisser mes parents tranquilles. Ha oui, mes parents n’ont pas le choix de continuer à pouponner leur grand fils de bientôt 34 ans. Je ne vais pas non plus leur demander de garder ma progéniture.
  6. Je ne veux pas avoir peur! Un peu dans le même style que le point 4, je ne veux pas me tracasser. Je ne veux pas me demander si la gardienne de la crèche fait bien son travail, si le petit Lucas ne va pas encore une fois griffer le visage de ma p’tite fille, si le grand Brandon ne va pas racketter mon fils à la sortie de l’école, s’il va revenir entier de son voyage réthos, s’il ne va pas revenir beurré en voiture d’une soirée, si ma grande ado ne va pas avoir le cœur brisé à cause de ce grand con (encore lui, ce Lucas!), si elle ne va pas se faire agresser, ou changer ce magnifique pull à col roulé en un top décolleté sitôt arrivée à l’école (arrêtez les filles, on l’a toutes fait!)… Je ne veux pas m’inquiéter à chaque toux grasse la nuit de mon petit bout et être cernée, de mauvais poil et inattentive la journée qui suit… Et si jamais la mort décide de me prendre la chair de ma chair, je ne pourrais vivre dans le chagrin… je ne veux pas vivre dans le chagrin, dans la peine et penser tous les jours à ce jour où le destin a décidé que je devais survivre à mon enfant.
  7. Je veux continuer à vivre pour moi. Non ce n’est pas de l’égoïsme (quand on sait que la raison numéro 1 pour avoir un enfant est qu’on ne veut pas finir seul!). Tout simplement, je veux profiter de la vie. De MA vie. Qu’est ce qui plus précieux, plus unique et plus éphémère que la vie? Je veux pouvoir profiter de la vie et rien que pour moi. Me faire plaisir, dépenser mon argent pour mon plaisir… Pouvoir faire ce que je veux, quand je veux. Pouvoir glander toute la journée si j’en ai envie et partir shopper la journée d’après si ça me chante!
  8. Parce que je travaille en maison de repos et que dans ma courte carrière j’ai entendu plus de « T’as raisooooon!! » que de « Ohh c’est dommage », quand je dis que je n’ai pas d’enfant. Bizarrement, je préfère écouter les gens qui ont leur vie derrière eux.
  9. Je veux continuer à joindre les deux bouts. La crise est là. Il est clair qu’elle est là parce qu’on veut toujours plus. Et l’enfant en question en voudra plus. Et je ne veux pas faire un malheureux qui n’aura pas l’Iphone 8S et qui va me dire que je suis une méchante sans coeur parce que je ne peux pas lui offrir! Je ne veux pas faire une croix sur un citytrip parce que mon enfant a hérité de la dentition imparfaite de sa maman. Ou dépenser l’entièreté de mon salaire 6 mois par an parce que mon grand ado futur vétérinaire rentre à l’université. (le coût d’un enfant jusqu’à 18 ans est estimé à 290 000 dollars aux Etats-Unis. Source « Elle »)
  10. Je ne veux pas finir comme mes parents. Comme évoqué au point 5, un accident pendant la fécondation est vite arrivé. Et je préfère prendre le risque de finir seule et subir cette pression sociale, plutôt que de passer le reste de ma vie à donner à manger, laver, changer, soigner mon grand enfant. Sans jamais pouvoir me dire: « un jour, ça sera fini »… Non ce n’est pas fini, la vie a décidé de faire de ton enfant un assisté et tu ne t’en déferas plus jamais. Même si tu l’aimes du plus profond de ton cœur, ton enfant est une charge. 
  11. La planète part en sucette et je ne veux pas laisser mes enfants avec celle ci. De plus, la surpopulation a un impact énorme sur l’environnement, et je préfère augmenter mon empreinte écologique en buvant des capsules de café en aluminium plutôt que de le faire en augmentant le surpeuplement.
  12. En donnant la vie, tu donnes aussi la souffrance. La peur de te perdre toi même, parent, la maladie et la mort…
  13. Je ne veux pas vivre une séparation avec enfant. Une séparation, c’est déjà difficile. Mais avec des enfants, c’est un véritable déchirement. Une autre femme va certainement considérer votre petite comme son propre enfant. Votre enfant va un jour vous dire « je vais vivre chez papa… » ou encore « Priscilla, elle fait des meilleures crêpes que toi Mamaa… ». Je ne veux pas ça, mon cœur ne veux pas ça… 
  14. Ma vie, elle est à moi, et je la gère comme je le souhaite sans jamais juger celle des autres… Je pense que c’est la meilleure façon d’être heureux. Je pense. Qui sait? Un jour je pleurerai peut-être, seule, au fond de mon lit en rêvant à la petite fille aux cheveux frisés et aux grandes dents que je n’ai pas eue… 

Et qu’en est – il de l’amour me direz-vous? De cet amour que vos enfants vous apportent? Ou que vous leur transmettez. Je répondrai alors que c’est un peu comme les smartphones et Internet. Avant on vivait sans et la vie était belle. On ne savait pas que quelques années plus tard on ne saurait vivre sans toute cette technologie. Pourtant, on était heureux. Ce que l’on ne connaît pas ne nous manque pas. L’amour d’un enfant, pour moi, c’est pareil.

J’espère juste, que dans ma vie je compterais au moins pour quelqu’un, autant qu’une maman compte pour son enfant.

 

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